Le 15 août, l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko ont assisté au service mémoriel national dans l'enceinte du Budokan à Tokyo commémorant les 70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La veille, dans un discours, le Premier ministre Shinzo Abe s'était exempté d'excuses personnelles pour le passé militaire du Japon et avait indiqué que la jeune génération n'était pas « prédestinée à s'excuser ». Des propos qui ont été particulièrement mal accueillis en Chine et en Corée qui furent occupées par leur voisin. L'empereur Akihito, de son côté, a retenu l'attention des médias en parlant lors de cette allocution annuelle de « profonds remords » :
« Me rappelant le passé avec de profonds remords pour la dernière guerre, j’espère sincèrement que les tragédies de la guerre ne se reproduiront jamais. J’exprime, avec le pays tout entier, ma sincère peine pour ceux qui sont tombés sur le champ de bataille, et je prie pour le développement à venir du pays et de la paix mondiale. »
Le journal Libération écrit d'ailleurs que « Ses mots calibrés par un protocole sourcilleux sont autant d’habiles contre-pieds aux rodomontades sécuritaires et offensives du gouvernement de Shinzo Abe ». Même si c'est la première fois que l'empereur Akihito emploie de tels termes lors de cette commémoration annuelle, il n'a de cesse d'exprimer ses remords à l'égard des exactions commises par l'armée japonaise de 1910 au dénouement de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Dans sa dernière allocution du Nouvel An, il appelait d'ailleurs à « étudier et tirer les enseignements de l’histoire de cette guerre, en commençant par l’incident de Mandchourie en 1931 ». Contrairement aux membres du gouvernement, l'Empereur n'a jamais mis les pieds dans le sanctuaire controversé de Yasukun où sont honorés quatorze criminels de guerre, par contre il a multiplié les visites sur les lieux des batailles, y compris à l'étranger comme récemment en se rendant aux Palaos. Autre initiative semble-t-il de l'empereur Akihito face à une Agence impériale qui ne voyait pas l'idée d'un bon œil : la diffusion, après restauration et numérisation, de la déclaration de reddition du Japon du 15 août 1945. Une allocution de quatre minutes et demie réalisée dans un langage archaïque par son père, l'empereur Hirohito, qui marquait une césure dans l'histoire du Japon et était tournée vers la paix pour les générations à venir.
Sources : Le Monde & Libération
Sources : Le Monde & Libération
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